Le procès intenté par les autorités russes contre l’association Memorial est inique et injustifié. Il vise à mettre de force un bâillon sur la bouche qui dénonce les crimes commis à l’époque soviétique dans l’enfer concentrationnaire que fut le Goulag et sur ceux qui se commettent encore aujourd’hui contre les libertés fondamentales en Russie.
Ce travail lent, patient mais constant de recherche historique, de documentation des crimes, d’identification et de restoration dans leur droit des victimes est insupportable à ceux qui les ont perpétrés ou en sont —de la Tchéka au KGB en passant par la GPOu et le NKVD— les continuateurs contemporains.
Le visage hideux de l’inquisition et de l’arbitraire pratiqués à l’époque de Staline est de retour en Russie. Il hante les prétoires de Moscou, de St-Pétersbourg et des oblasts reculés. La verticale du pouvoir a ses entrées directes dans le système judiciaire. Cela dénature tout, salit tout. Compromet et avilit tout.
Il est du devoir des démocrates de se lever et de faire savoir hautement qu’une telle besogne est une honte. Une honte pour les personnes qui acceptent de se prêter à cette sinistre parodie. Une honte pour le Kremlin qui laisse faire voire qui aurait très bien pu initier la démarche. Une honte enfin pour la Russie, pour les Russes s’ils acceptent sans réagir que soit détruite sous leur yeux l’œuvre rédemptrice de l’académicien et Prix Nobel de la Paix, Andreï Sakharov.

Soyons à la hauteur du courage de Memorial, frappons enfin le régime russe au portefeuille !
Communiqué de presse de la délégation de la gauche sociale et écologique – 16 décembre 2021
Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, une résolution condamnant fermement les attaques des autorités russes visant Memorial, la plus importante organisation de défense des droits fondamentaux en Russie. Le sens premier de cette résolution est de rappeler au monde ce qu’est le courage.
« Memorial, est la plus ancienne association de défense des libertés civiques de Russie. Les héros de Memorial ont révélé les crimes soviétiques et les horreurs des pantins de Poutine en Tchétchénie et en Syrie au péril de leur vie et de leur liberté. Vladimir Poutine l’a bien compris, s’en prendre à Memorial c’est s’attaquer à la pierre angulaire de la société civile russe » explique Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique membre de la commission en charge des affaires étrangères.
« Fondée en 1989, par Andrei Sakharov, Memorial s’est d’abord battu pour préserver la mémoire de la répression de masse sous Staline et reconnaitre les crimes et les victimes du totalitarisme soviétique. Aujourd’hui, Memorial est une organisation indispensable pour protéger les victimes de de la répression en Russie, défendre les centaines de prisonniers politiques et utiliser l’arme du droit et de l’histoire contre la violence arbitraire du Kremlin » insiste l’eurodéputé.
« La loi russe sur les « agents étrangers » est une machine à tuer toute forme de dissidence et de liberté. Poutine n’a de cesse de l’élargir, elle est instrumentalisée pour liquider les organisations indépendantes, dissoudre les médias libres et maintenant pour restreindre même la liberté d’expression individuelle ».
« Soutenir les réformateurs et la population en Ukraine, soutenir Alexei Navalny et sa fondation, soutenir Memorial comme nous venons de le faire cette semaine au Parlement européen, c’est lutter contre l’autoritarisme de Poutine. C’est aussi défendre nos principes et notre modèle démocratique » ajoute Raphaël Glucksmann.
« Nous devons être prêts à sanctionner lourdement ceux qui tirent les ficelles au Kremlin. Saisir les yachts et les villas des oligarques sur la côte d’Azur et les comptes en banques des kleptocrates de Moscou. Et enfin mettre un terme final à notre dépendance néfaste au gaz russe : interrompre immédiatement l’opérationnalisation du gazoduc Nord Stream 2 » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.
Ce communiqué est à retrouver sur : https://www.social-ecologie.eu/soyons-a-la-hauteur-du-courage-de-memorial-frappons-enfin-le-regime-russe-au-portefeuille/