Ce fut une soirée exceptionnelle au TLM (nouveau lieu du 19e dans le quartier Rosa Parks actuellement en cours de réhabilitation ) avec un échange rare entre résistance ukrainienne et bélarusse et opposition démocratique russe.

Une parole libre —débarrassée de la peur, notamment pour les intervenants russe et bélarusse— qui a permis au public français, peu averti de la situation sur place, de mieux saisir ce qui est en jeu dans les trois pays.
De la défense des droits des minorités ethniques et du défi d’enquêter sur des crimes dans un pays en guerre (Oleksandra Matviichuk, Ukraine 🇺🇦) au respect du droit le plus basique de manifester librement (Aleksandr Lavut, Russie 🇷🇺) en passant par la défense opiniâtre d’une victoire électorale volée par un usurpateur lors du scrutin présidentiel de 2020 (Tatsiana Khomich, Bélarus ⚪🔴⚪), ce trilogue fut aussi désespérant que passionnant. Désespérant parce qu’on voit bien que les solutions vont réclamer de la détermination et du temps. Que les pistes de sortie face à des régimes dirigés par des autocrates prêts à tous les machiavélismes pour se maintenir au pouvoir ne sont pas une chose aisée. Mais également passionnant parce que ce trilogue montre que les graines d’une compréhension et d’une coopération future existent déjà en germe dans les trois sociétés
C’est justement ces espoirs fragiles qu’il nous revient, à nous occidentaux, de cultiver pour que demain notre continent européen retrouve pleinement la paix.
Une soirée d’échange clôturée avec brio par un concert du groupe Viasna donnant à entendre des voix ukrainiennes aux paroles toujours aussi belles.
PS : un grand bravo à Michel Eltchaninoff des nouveaux dissidents ainsi qu’à Mahor Chiche de la mairie du 19e dans la conduite de ce débat qui venait avantageusement clôturer ce « mois de mémoires ».